Maux par mots – Marie-Sophie Peytou
L'humeur du temps

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mardi 1er janvier 2013 Vie de couple
Aimer sans dévorer…

Telle est la réflexion que je me fais parfois au gré des entretiens que je mène…Comme il est difficile, quand on est amoureux, de ne pas vouloir faire de l’autre sa chose, de ne pas vouloir l’engloutir dans une affection dévorante. C’est d’ailleurs souvent l’image qui nous est donnée au cinéma ou dans les magazines : aimer l’autre, ce serait avoir envie de le posséder, être si proche de lui que l’on saurait immédiatement ce qu’il pense, ce qu’il ressent ou désire, et même ce qui est bien pour lui ou pas.
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Tel est l’amour d’une mère pour son nourrisson : celui-ci est si fragile et si dépendant, aux premiers temps de son existence, qu’il a en effet besoin d’un amour comblant, qui réponde à ses besoins essentiels. Mais cet amour doit peu à peu créer de la distance pour laisser la place à un amour respectueux de l’autre, qui lui permette de grandir et de se développer. L’amour fusionnel peut être mortifère !
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Sans doute, lorsque nous tombons amoureux, nous avons l’impression que l’autre est notre double, qu’il est celui enfin que nous attendions : nous retrouvons la sensation de plénitude que nous éprouvions dans les bras de notre mère. Cette sensation ne doit cependant pas nous faire oublier que l’amour véritable est celui qui sait s’effacer pour permettre à l’autre de devenir réellement lui-même. Trouver la juste distance, tel est l’enjeu de la relation amoureuse.



Bien sûr qu’il y a dans l’amour un attachement réciproque, un désir d’être ensemble, la certitude que l’on a besoin de l’autre pour être heureux : un amour totalement désintéressé n’existe pas, il aurait même quelque chose d’inquiétant.
Mais posons-nous la question de temps en temps : est-ce que j’aime mon conjoint pour lui-même ou pour moi ? Est-ce que je me réjouis de le voir heureux, même si son bonheur ne vient pas exclusivement de moi ? Est-ce que je suis capable de reconnaître que je ne peux le combler totalement, ni lui me combler totalement ?

La vie à deux s’en trouverait transformée…


NB Le titre de cette chronique est celui d’un ouvrage de Lytta Basset publié chez Albin Michel.
 
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