Maux par mots – Marie-Sophie Peytou
L'humeur du temps

Art de vivre (14) Enfance Education (7) Sexualité (3) Vie de couple (6) Vie de famille (4) Tous (34)
 
dimanche 4 décembre 2011 Sexualité
Le bonheur est-il dans l'extrême ? Je suis tombée l’autre jour sur un gros titre de journal qui m’a laissée bien songeuse : « Sexualité, les français de plus en plus dans l’extrême ! » .
Il m’a inspiré une série de questions et réflexions que je vous livre en vrac.

Pour commencer, j’aimerais bien savoir d’où est tirée une telle affirmation : s’agit-il d’un sondage ? Mais alors, quel genre de question a dû être posée; par exemple « Avez-vous une sexualité de père tranquille ou une sexualité de l’extrême ? ». Il y a fort à parier que la plupart des sondés se sont sentis obligés de répondre qu’ils avaient bien sûr une sexualité de l’extrême. Il est de bon ton aujourd’hui de souligner ses performances en la matière: du coup, les petits malheureux appartenant à la catégorie des pères tranquilles (vous et moi, peut-être…) ont vite fait de se sentir exclus !

Et puis au fond, qu’est-ce qu’une sexualité extrême ? L'expression me parait assez vague. J'y vois une idée de démesure, de limite à dépasser, de tabou à briser peut-être?
S’agit-il d’un amour extrême, c'est-à-dire passionné prêt à tout pour faire le bonheur de l’autre ? On peut toujours rêver…
Est-ce une extrême violence ? Une recherche absolue du plaisir à tout prix, sans se soucier des limites ou des dangers éventuels, et, pourquoi pas, sans se soucier de l’autre ?

Bref, voilà un gros titre qui suggère beaucoup et qui au fond ne dit rien, si ce n’est qu’une fois de plus, la sexualité est située au niveau de la performance, à la limite de l’exploit sportif (il y a bien des sports de l’extrême !). Cela sous-entend qu’il y a les champions…et les autres, mais qu’avec un peu d’entrainement ou des produits magiques, l’extrême est à la portée de tous !

Et si nous prenions le temps de réfléchir au sens que l’on peut donner à la sexualité, au lieu de nous laisser guider par des publicitaires ou des journalistes en mal de sensations fortes. Nous n’aurons ainsi plus peur d’avouer que, dans ce domaine, chacun va son petit bonhomme de chemin, et qu’il vaut peut-être mieux la qualité de la relation que l’extrême de la performance.

Je vous laisse réfléchir à cette question, et comme ce n’est pas un sondage, personne ne connaîtra votre réponse : n’hésitez pas à être sincère…
 
«   Retour