Maux par mots – Marie-Sophie Peytou
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jeudi 31 mai 2012 Films
Le prénom
Alexandre de la Patelière et Mathieu Delaporte. Avec Patrick Bruel, Valérie Benguigui et Charles Berling

Disons-le tout de suite, ce film est avant tout une comédie qui vous permet de passer un bon moment: les acteurs sont brillants, les dialogues ciselés et l’humour grinçant fait mouche à chaque fois.
Mais comme souvent dans les comédies, on peut repartir avec quelques réflexions intéressantes, même si elles restent légères.
Le sujet du film est tout simple : il s’agit d’un repas auquel participent cinq personnes, un frère, une sœur, leurs conjoints respectifs et un ami d’enfance. L’une des deux femmes attend un enfant et la réponse à la question classique « quel prénom avez-vous choisi ? » va donner lieu à un pugilat qui ne sera que le premier d’une longue série.

La bande annonce du film l’affirme: ce qui est bon en famille, c’est qu’on peut tout se dire…On verra par le déroulement de ce repas que ce n’est pas sans risque ! La famille est, par nature, le lieu où l’on peut se déchirer le plus, car ce sont les gens que l’on aime qui vous touchent le plus lorsqu’ils vous agressent. De ce fait, il vaut mieux parfois prendre quelques précautions de langage au lieu de croire que la famille, c’est le lieu où l’on peut se défouler en étant soi-même et en laissant tomber le protocole ! Il ne s’agit pas bien sûr de parler la langue de bois, mais simplement de ne pas penser qu’on peut tout se permettre puisqu’« on est entre nous ».

L’autre idée à creuser, c'est notre capacité à ravaler des rancunes pendant des années, en croyant que nous avons oublié. Il suffit parfois d’un petit rien pour que tout explose et que des années de ressentiment se déversent en un instant. Aussi serait-il préférable que nous sachions dire au jour le jour ce qui ne va pas, posément, plutôt que de se défouler sous le coup de la colère en risquant de provoquer des conflits irrémédiables.

Mais peut-être après tout vaut-il mieux un bon coup de colère qu’un silence étouffant, mortel, où rien n’est jamais dit. Un conflit qui éclate, c’est la force de la vie qui jaillit et la possibilité d’un nouveau départ. Il reste à trouver les mots justes pour qu’un pardon soit donné et reçu.
 
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